Les Lyciens sont un peuple doté d’un grand sens de l’art et de l’ordre social, ils sont également démocratiques, indépendants et guerriers. Leur emplacement stratégique leur permet d’avoir une bonne ouverture sur la mer ; d’une part pour le commerce maritime et d’autre part pour la piraterie. Après la suprématie Perse, les Lyciens accueillent Alexandre le Grand et adoptent la culture grecque. En dernier lieu, la Lycie devient une province de l’Empire romain, ceux-ci y développent de nombreuses villes et ports, y construisent des théâtres, des bains publics, des forums, des temples et des portes de cérémonie. Au IVe siècle, le christianisme est de mise dans la région, et plusieurs monastères sont construits. La voie lycienne que nous avons emprunté passe par de nombreuses étapes historiques.

La voie lycienne est le premier sentier de grande randonnée balisé de la Turquie. Il se trouve sur les côtes lyciennes dans le sud de la Turquie. La voie Lycienne s’étend sur 540 km entre Fethiye et Antalya et dure 1 mois environ. La piste est généralement constituée de chemins romains anciens, difficiles et montagneux. En 1999, la voie Lycienne est explorée et conçue par l’historienne anglo-turque, Kate Clow. Il est conseillé de faire cette randonnée au printemps ou en automne, de faire une pause de 10 minutes toutes les 45 minutes ainsi que de prévoir une grande quantité d’eau pour faire face à la chaleur et à la difficulté du terrain.

Sydime

La forme du nom Sydime suffit à montrer que la ville remonte à une époque ancienne. D’autre part, il existe des preuves d’une implantation au début de la période classique ; mais la première référence littéraire n’est pas antérieure au 1er siècle avant J.-C, et la plupart des vestiges ainsi que toutes les inscriptions sont de l’époque impériale romaine. La ville a été répertoriée par les géographes jusqu’à l’époque byzantine, mais il n’existe qu’une seule trace écrite de son histoire. Il y a de nombreux sarcophages dans la ville. Leurs couvercles ont la forme d’un toit au lieu de la forme gothique lycienne habituelle. L’emplacement du village de Dodurga a changé depuis le siècle dernier et il est aujourd’hui situé en plein centre des vestiges de la ville ancienne. Cela a provoqué un grand dommage dans les ruines du centre de la ville ancienne et il n’a pas été possible de démolir toutes les structures récentes. La colline de l’Acropole est située au nord en deux parties. Le long du versant sud-est, s’étend un mur d’époque classique, de 365 mètres de long et de 3 mètres de haut à certains endroits. Il est en grande partie fait de pierres taillées mais l’extrémité est en pierres polygonales. À un endroit, il y a une petite porte avec une cour à l’avant, et une tour de guet. Ce mur est la deuxième preuve de la première période de la ville de Sydima. Une autre caractéristique intéressante est qu’il n’y a aucune trace de la première période de la ville ancienne sur la colline. Bien que des morceaux de mur, des citernes et des poteries aient été découverts, ils appartiennent tous à la période byzantine. Cependant, légèrement au-dessus de ce mur, on peut voir partiellement six sièges bruts d’un petit théâtre mal conservé ou d’une structure similaire. Il n’y a aucun doute que cela appartient à une période plus tardive de la ville antique.

A une courte distance du côté sud-ouest, se dresse un bâtiment de 9 mètres de haut. Il repose sur un soubassement inférieur qui constituait à l’origine la base d’une grande tombe. Mais le bâtiment appartient en fait à une date beaucoup plus tardive et contient de nombreux blocs de pierre utilisés pour la deuxième fois ; certains blocs de pierre portent des inscriptions. Il y a des fenêtres dans la partie supérieure des murs. La porte au nord est décorée de têtes de lion sur chaque seuil et de rosettes sur le haut de chaque cadre de porte. Sur le mur arrière de la substructure, une porte basse s’ouvre sur le sous-sol où se trouve la tombe d’origine.

Patara

 Chambres funéraires souterraines

L’expression « chambres funéraires souterraines » est utilisée pour décrire des chambres funéraires souterraines de plan rectangulaire auxquelles on accède par un “dromos” légèrement incliné (une entrée en forme de herse) ouvert dans le sol. Ces chambres brutales sont propres à la région égéenne et à la Lycie. Les tombes souterraines de Patara sont situées sur les pentes du Bodrum Tepe et de l’actuel village de Gelemis. Le premier exemple de ce type de tombe a été découvert en 1993. 56 tombes souterraines au total ont été découvertes dans la région.

Les exemples bien conservés indiquent qu’une chambre funéraire moyenne, à laquelle on accédait par un dromos, avait une superficie de 10m2 et une hauteur de 2m, et, si nécessaire, elle était agrandie par des cavités semblables à des niches. Les murs des chambres, qui devaient être lisses et plâtrés, ont perdu leur texture d’origine avec le temps. Les sols sont recouverts d’une fine couche de terre comprimée. Les 56 tombes ont toutes une chambre individuelle et un dromos. Dans la plupart de ces tombes souterraines, il y a des plates-formes au pied des murs. Le défunt était déposé soit sur ces plates-formes, soit sur les plates-bandes des lits funéraires en dalles de terre cuite. L’enterrement se faisait selon la disposition des tombes taillées dans la roche, ces tombes étaient conçues pour les familles et restaient donc fonctionnelles pendant longtemps. Pour cette raison, le nombres de corps trouvés dans les tombes varie beaucoup. Les offrandes funéraires semblent varier en fonction de la richesse de la famille et de la profession du défunt. Le nombre et la diversité des “unguentaria” (petits flacons en céramique ou en verre) laissés comme cadeaux funéraires, des objets en métal ou en verre et des figurines en terre cuite ou en marbre diffèrent dans chaque tombe. Bien que limités en nombre, des bijoux de valeur ont été trouvés dans ces tombes. La position des bijoux trouvés sur les squelettes suggère que les hommes et les femmes étaient enterrés avec certains de leurs ornements corporels et bijoux. En outre, une pièce de monnaie est généralement utilisée pour payer Charon pour le passage vers le pays du bonheur dans l’au-delà, qui est placée entre les dents de la personne décédée. 

Les tombes sont généralement datées d’une époque comprise entre le 1er siècle avant J.-C. et le 1er siècle après J.-C., bien qu’un exemple plus tardif du 3e siècle après J.-C. ait été récemment mis au jour sur le versant sud de la zone de Bodrum Tepe.

Myra

L’ancien nom de Myra est Muri. On l’appellait “Idrisi’deise Al-mira”. L’histoire de Myra commence avec les colons de l’âge de bronze. Dans la seconde moitié du 5ème siècle avant J.-C., Myra payait temporairement des impôts à l’Union navale de Delos.  Myra est l’une des positions les plus importantes de la Lycie à l’époque classique. En 333 avant J.-C., Alexandre le Grand s’en empare. A sa mort, elle passe sous la souveraineté des Ptolémées.  Elle est ensuite prise en 197 avant J.-C. par le roi Séleucide Antiochus III. En 188, ce territoire est laissé à Rhodes, allié de Rome. Rome rend sa liberté à la Lycie en 167. Myra était l’une des quatre villes de Lycie à avoir un titre de métropole. À l’époque d’Hadrien, les structures les plus importantes que sont Andriake, l’agora Granarium, Iman, et Plakoma sont construites. sous le règne de Théodose, Myra est déclarée capitale de la Lycie. La capitale est la ville de St. Nikolaos, lieu où le Saint développe son enseignement. Une grande ville, probablement bien conservée, est aujourd’hui recouverte d’une haute couverture alluviale et se trouve sous Demre, la ville actuelle. La plus importante des parties détruites est le fameux temple d’Artémis, le plus beau de Lycie. Les vestiges visibles sont : l’église St Nikoalos, le Hamam, le Nymphaeum, la tombe commémorative et l’église Alekent. Les travaux commencés en 2009 par le ministère de la culture et du tourisme ainsi que par l’université d’Akdeniz se poursuivent encore.

Olympos

D’après son nom, la ville d’Olympos a été établie durant les premières années de l’hellénisme en Anatolie. Olympos devait être une colonie dorique telle que Phaselis à proximité. Les villes lyciennes ont formé la ligue lycienne officielle en 188 avant J.-C., approuvée par les Romains après l’envoi d’un ambassadeur à Rome au nom de leur propre union. Les premières preuves écrites liées à l’histoire d’Olympos proviennent des pièces de monnaie de la Ligue lycienne. Les preuves archéologiques de l’existence de la ville à l’époque hellénistique sont les murs de la ville, qui datent d’environ 300 avant Jésus-Christ. Olympos est l’une des six villes importantes de la ligue, avec trois voix durant les votes. La ville est passée sous domination romaine en 77 av. jc. La position importante de la ville acquise sous la domination romaine est perçue grâce aux activités intensives d’urbanisation durant cette période. Le développement de la ville d’Olympos est conforme à celui de l’ensemble de la région Lycienne. La Lycie et la ville d’Olympos ont dû connaître leur phase de prospérité la plus élevée aux 5e-6e siècles. Il y a peu d’informations sur la ville après le 6ème siècle surtout à cause des raids arabes qui ont eu un impact en Méditerranée pendant le 7ème siècle. Les décès tels que les guerres, les tremblements de terre et les épidémies observés dans toute la région à cette époque ont dû affecter la structure financière et démographique d’une manière cruciale. Il convient de noter qu’il n’y avait aucune construction dans la ville lorsqu’elle est passée sous la domination ottomane au 15e siècle. Les habitants racontent que la ville était utilisée par les nomades comme quartier d’hiver du 18ème siècle au début du 20ème siècle.

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