Carte des plages du débarquement du 6 juin 1944 en Normandie

Noémie Durand. GUILLAUME MERCADER : UN HÉROS LOCAL

Il est des héros nationaux auxquels de nombreux hommages ont été rendus. La Seconde Guerre Mondiale est une période propice à ce type de commémorations. Le devoir de mémoire passe également par le souvenir des actes de ce qu’aujourd’hui nous appellerions des héros ordinaires du quotidien. Guillaume Mercader est l’un d’entre eux. Il est entré dans la Résistance presque par hasard avant de devenir le chef d’un réseau de renseignement et de poursuivre le combat jusqu’en Allemagne aux côtés de l’armée régulière.

A l’approche du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, on ne peut que penser à ceux qui ont vécu cet évènement qui marquait un espoir de liberté. De nombreux ouvrages, récits historiques (Ryan, 1959) ou ouvrages scientifiques Wieviorka, 2017 entres autres, relatent les faits et mettent en avant les actes des hauts gradés et dirigeants politiques de l’époque. Cependant de nombreux anonymes ont participé à la réussite de l’offensive de la plus grande armada jamais réunie. Il nous tient à cœur de faire connaitre un résistant local, héros familial, qui a combattu l’occupant pendant 5 ans : Guillaume Mercader. Sans arme, il a largement participé à l’organisation de la grande offensive. Ses actes ont entre autres permis de sauver la vie de nombreux soldats qui ont débarqué le 6 juin 1944.

Sa jeunesse

Guillaume Mercader nait en 1914 à Urdos dans les Pyrénées. Ses parents sont commerçants. Il déménage en Normandie avec eux où ils ouvrent un débit de boisson dans la capitale régionale, Caen.

Guillaume se lance dans le cyclisme jeune et devient coureur cycliste vers l’âge de 19 ans. En 1936, il entame sa carrière en tant que professionnel pour l’équipe La Perle-Hutchinson. Il gagne 107 épreuves sur route, mais en 1938 un accident l’empêche de poursuivre sa carrière. La même année, il épouse Madeleine. De cette union naissent deux enfants, Michelle et François.

Son accident l’empêchant de continuer sa carrière de cycliste professionnel, il décide d’ouvrir une boutique de vente et de réparation de cycles à Bayeux. En 1939, la seconde guerre mondiale éclate et il est mobilisé. Il doit donc fermer son magasin pour aller combattre dans le 3e régiment de la légion étrangère. Au moment de l’armistice du 22 juin 1940, il fait partie des unités qui étaient parvenues à continuer le combat alors que de nombreux régiments étaient en déroute. Il quitte donc le château de Pressac dans les Hautes-Viennes où il était posté avec son régiment pour rentrer chez lui. Il arrive à la gare de Bayeux avec un sentiment de honte, de culpabilité et d’humiliation, ainsi qu’une grande déception de n’avoir pu continuer à se battre. Le jeune sergent garde alors en mémoire l’appel du 18 juin 1940, sans trop savoir comment il lui serait possible de répondre à ce dernier. Décoré de la croix de fer et démobilisé, il retourne à la vie civile auprès de sa famille et réouvre son magasin de cycles.

Une rencontre fortuite

Guillaume rencontre son notaire, Maitre Robert Delente, en février 1941, au sujet d’affaires personnelles. Ce dernier, se sentant en confiance avec Guillaume, lui fait part de son activité dans la résistance. Monsieur Delente y est très investi et propose au cycliste d’intégrer le réseau OCM, Organisation Civile et Militaire. Guillaume découvre la manière selon laquelle il peut répondre à l’appel de l’homme de Londres. Il saisit cette opportunité et accepte la proposition de son notaire. Le jeune cycliste qui n’admet pas la mainmise de l’occupant et le défilé des soldats allemands dans Bayeux, peut enfin combattre dans l’ombre. Une semaine après ce premier contact avec le notaire, début mars 1941, il rencontre monsieur Meslin, alors chef d’état-major de l’OCM en Normandie et futur Sénateur après la libération, dans le café des parents de Guillaume, 259 rue Saint Jean à Caen. A partir de 1942, Guillaume se rend dans cette ville, à 34 kilomètres de Bayeux, toutes les semaines. Ses parents sont dans la confidence de son activité de résistant. Leur débit de boisson sert de boite postale où les combattants de l’ombre déposent ou récupèrent des enveloppes. Eugène Meslin, devenu responsable des réseaux du Calvados, de la Manche et de l’Orne se fait appeler « Commandant Corbin » et rencontre régulièrement Guillaume Mercader devenu « Mercier ».

A Bayeux, Monsieur Delente demande à Guillaume la création d’un réseau de renseignement dans le Bessin. Plus précisément, il se voit confier la charge de recruter des personnes de confiance sur le secteur côtier, dans les communes de Courseulles, Port en Bessin, Grandcamp-Maisy, Arromanches et Isigny.

En France, on compte à cette période une soixantaine de réseaux rassemblant plus de 30 000 personnes. Le réseau OCM joue un rôle important tout au long de l’Occupation. Ainsi Guillaume, sans en avoir conscience, dès mars 1941, participe à la préparation du débarquement du 6 juin 1944. Le secteur qu’il couvre correspond au front sur lequel les Américains et les Anglais arriveront par la mer et par les airs

Former son réseau, sans prendre trop de risques

Guillaume réunit au sein de l’OCM entre 41 et 44 contacts à ses côtés et à ceux d’Eugène Meslin. Il lui faut maintenant organiser tout le réseau intérieur du Bessin. La recherche de contacts est risquée car en cas de refus, il existe une probabilité de dénonciation si la personne contactée tombe dans la collaboration. Le jeune résistant prend alors contact avec Albert Soufflant, son oncle, demeurant à Sommervieu. Le maire de Meuvaine, Monsieur André, qui devient également sénateur après la guerre, est également contacté. A partir de là, les proches de Mercader contactent aussi des amis, de la famille… En 1942, le réseau de renseignement est opérationnel et, en 1943, l’OCM comptabilise 27 personnes responsables de secteur à la tête de 95 résistants.

OCM : Un réseau actif

La mission du réseau est de collecter des renseignements d’ordre militaire : le comportement de troupes d’occupation, leurs mouvements, leurs cantonnements etc…

Le territoire est découpé en petites zones dont la surveillance est assurée par des petits groupes de deux à trois résistants. Le réseau est composé d’une diversité de personnes appartenant à différents corps de métiers, à différentes classes sociales et à différentes obédiences politiques. Il ne s’agit pas de professionnels du renseignement, mais de commerçants, de curés, d’organistes, d’avoués… Malgré cette hétérogénéité des profils, selon le témoignage de Mercader, il n’existe aucune opposition politique ou sociale. Tous œuvrent pour un seul et même objectif : retrouver leur liberté.

Les cultivateurs jouent  un rôle important car leur activité leur permettait une mobilité à laquelle les autres personnes ne pouvaient pas prétendre. Les Allemands les laissaient circuler dans le cadre le cade leur activité professionnelle. Ces agriculteurs travaillent à différents endroits dans les terres et peuvent ainsi observer les mouvements intérieurs des Allemands ou prévenir si une portion de terre leur a été confisquée pour la mise en place d’un minage, par exemple. Ils sont ainsi des acteurs très précieux pour le renseignement, comme les cheminots qui, quant à eux, renseignaient sur le trafic ferroviaire.

Les secrétaires de mairies occupent aussi une place très importante dans les activités de résistance. Le réseau OCM dispose grâce à elles de cartes d’identité et de cartes d’alimentation authentiques qui correspondent aux fausses identités créées aux résistants. Il ne s’agissait ainsi pas de copies, permettant ainsi aux hommes de l’ombre de jouir d’une sécurité supplémentaire en cas de contrôle. Dans le même ordre d’idées, les gendarmes tenaient un rôle aussi dans ce type d’activité. Ils tamponnaient des documents avec des cachets officiels qui permettaient aussi d’augmenter la sécurité au travers de l’authenticité du tampon.

Obéir pour mieux résister

Dès les premiers jours de l’occupation, Guillaume est confronté à la demande des Allemands. Ces derniers lui demandent de prendre en charge l’entretien des cycles de la Wehrmacht sur le secteur de Bayeux. Guillaume accepte sous la contrainte et prend en charge cette tâche. Petit à petit, il s’aperçoit qu’il peut en tirer profit pour son réseau de renseignement. En effet, les Allemands, lorsqu’ils viennent à plusieurs dans la boutique, parlent peu mais, lorsqu’ils sont seuls avec le commerçant, leur attitude est totalement différente. Les conversations du quotidien les amènent à se confier, racontant à quelle unité ils appartiennent, à quel endroit ils sont postés, décrivant leurs périodes de congé etc… Toutes ces informations et leur interprétation constituent de précieux renseignements pour le réseau OCM.

Plus particulièrement, le passage d’un commandant d’état-major allemand au magasin représente une occasion très importante d’obtenir des informations de haut niveau. C’est par ce biais que notre résistant apprend que le  Generalfeldmarschall (correspond à la dignité de maréchal) Erwin Rommel doit se rendre en Normandie fin janvier 1944 et à Bayeux en mars de la même année. La présence de ce haut gradé, commandant des défenses allemandes des côtes qui s’étendent de la frontière entre l’Espagne et la France au nord de la Norvège, associée à l’augmentation du nombre des moyens de défense (asperges, minages) en Normandie, traduisait un sentiment d’effervescence.

OCM et ses actions.

OCM a une structure pyramidale. Il compte trois agents de liaison, dont Jacques Soufflant et Olivier de Brainville, qui se répartissent le territoire et font remonter les informations à Guillaume Mercader. Il existe un « service armement et explosifs » qui n’a jamais été utilisé. Un « service impression » à la charge de la production de documents d’identité mais aussi des cartes d’état-major reproduites par les combattants de l’ombre. La ferme de Jean Picot à Neuilly-la-forêt permet de cacher des résistants. La boite à lettre à Caen, 259 rue St Jean, et le magasin de cycles rue Saint Malo, à Bayeux, qui fait office de Quartier Général de la résistance du Bessin sont les principaux lieux qui abritent les activités du réseau OCM qui se concentre donc essentiellement sur le renseignement. Ses moyens sont trop faibles pour pouvoir prétendre à des actions de type militaire.

Il faut être très prudent et profiter de toutes les opportunités. Ainsi, Guillaume continue de retirer auprès de la fédération de cyclisme sa licence. Cela lui permet de prétexter auprès des Allemands qu’il s’entraine. En réalité, il observe, collecte des renseignements dans ses boîtes aux lettres et prend des notes qu’il cache dans le tube de sa selle. Il est ainsi couvert pour ses déplacements vers la côte dont l’accès est très règlementé.

Une autre source de renseignements provient des périodes de réquisition pour du travail obligatoire, dès 1943. Le regroupement des civils réquisitionnés a lieu place St Patrice, en haut de la rue commerçante, rue St Malo, de Bayeux. Le travail consiste à installer des défenses sur les plages. Les ouvriers requestionnés doivent par exemple planter des pieux. Certains permettent alors la transmission aux alliées d’informations détaillées concernant les types de défenses, leurs emplacements, leur quantité, la profondeur à laquelle les pieux sont plantés, la distance entre les pieux, etc. Pour ces résistants accéder aux plages signifie aussi d’infiltrer les défenses allemandes de l’intérieur. Le mur de l’atlantique, encore constitué de blockhaus en construction, révèle ses précieux secrets. Les périodes de réquisition prennent alors un autre sens et deviennent un moment utile pour collecter des renseignements.

En octobre 1943, Guillaume Mercader fait une rencontre importante pour le réseau OCM. Il fait la connaissance de Germaine Limeul et de Julia Picot, membres du réseau ALLIANCE, autre réseau de renseignement de la résistance. Cette rencontre permet d’étendre et de coordonner la collecte d’informations aux arrondissements de St Lô et de May sur Orne.

Le réseau collecte également des informations concernant le parc de matériel allemand, les dépôts de carburants, l’importance et la provenance des unités, les emplacements de terrains minés, les détails sur les fortifications. Les renseignements sont récupérés par Robert Delente ou par Guillaume Mercader. Mais le renseignement ne s’arrête pas à la collecte des informations. Il faut les classer et créer des plans. En effet, les plans créés par les observateurs sont souvent des dessins faits à la main, avec plus ou moins de talent et rarement à l’échelle. Guillaume doit donc les adapter et les reproduire sur des cartes d’état-major pour que les alliés puissent les exploiter. Le secteur couvert par Guillaume s’étend sur Arromanches, Grandcamp-Maisy et Isigny.

La loi du 4 septembre 1942, instituée par le gouvernement de Vichy, crée le Service du Travail Obligatoire pour répondre aux exigences allemandes de main d’œuvre. L’opposition de la population conduit le réseau à élargir son activité en 1943. Il faut en effet fournir davantage de papiers d’identité et de cartes d’alimentation à destination des jeunes réfractaires.

Dans toutes ces activités, le cloisonnement est un gage de sécurité. Chacun travaille sur son secteur et il n’y a aucune relation entre les groupes afin d’assurer le silence en cas d’arrestation.

1943 : L’étau de la Gestapo se resserre

En octobre 1943, Robert Delente, le notaire et chef du réseau OCM, quitte Bayeux car il risque d’être arrêté.  Il a été dénoncé, mais grâce à Guérin qui l’a prévenu, il échappe à la Gestapo. Il part s’installer à Paris. En revanche, sa femme est arrêtée après son départ et battue. Elle est libérée en 1944 car elle est enceinte. Guillaume se rend à Paris pour voir Delente qui lui donne les noms de tous ses responsables de réseau. Il lui délègue ainsi la tête de son réseau. C’est un tournant pour le cycliste qui prend la responsabilité du Bessin dans sa totalité. A partir de décembre 1943, il n’y a plus de nouveau recrutement, le danger étant trop important. La gestapo cherche un certain Mercier qui n’est autre que Guillaume Mercader. Il continue néanmoins ses activités en redoublant de prudence et en organisant sa fuite en cas de besoin

1944 : La délivrance

Le 2 juin 1944, notre résistant est informé d’un éventuel débarquement. Les Allemands persuadés que ce débarquement aura lieu en eaux profondes retirent du matériel des plages du Calvados pour le placer dans les régions de Cherbourg et Dunkerque. Cependant, à St Laurent, une unité allemande organise des manœuvres. C’est ce qui fait de cette zone, un massacre pour les Américains. Omaha beach est surnommée bloody Omaha.

Guillaume écoute la radio anglaise quotidiennement. Il sait quels sont les messages destinés à l’informer du débarquement. « Il fait chaud à Suez » puis « les dés sont sur le tapis » font partie des annonces de la BBC qu’il attend. Dans le même temps, Guillaume observe une activité intense de l’aviation sur le Bessin : le débarquement est imminent.

Le 5 juin, Mercader entend les fameux messages. Cette fois le débarquement est confirmé. Le cycliste va prévenir les plus proches responsables. Le 6 juin à l’aube l’opération Overlord débute. Le 7 juin 1944, le 1er commandant anglais entré dans la ville est emmené au bureau de poste de Bayeux. Il n’y a pas de combat. La ville est préservée contrairement à Caen et à St Lô qui seront détruites presque en totalité par des bombardements.

Le capitaine responsable du service de renseignement de la 50ème division de la première armée anglaise demande à Guillaume si, parmi ses agents, certains pourraient prendre des informations derrière les lignes allemandes. Guillaume rencontre Maurice Schuman, le porte-parole de la BBC. Il reçoit également la visite du colonel Remy. Le réseau OCM entre alors en action en sortant de l’ombre. Par groupe de deux, les combattants passent derrière les lignes allemandes dans le secteur de Caumont, Lingèvres, Littry, Balleroy. La mission est dangereuse. Le frère de Guillaume est blessé par un tir allemand.

Le 14 juin, Bayeux vit un moment historique. Le colonel de Boislambert, autre figure de la résistance, vient prévenir que le Général de Gaulle arrive. Il faut trouver deux voitures équipées de microphones pour informer la population bayeusaine. Une estrade avec les bandes tricolores est montée place du château. Un micro est installé. Guillaume emmène les personnalités à la sous-préfecture de Bayeux. A 16h arrive Pierre Koenig, le chef d’état-major du General de Gaulle. Ce jour, l’homme du 18 juin 1940 prend le commandement du Gouvernement provisoire et s’oppose ainsi aux américains qui voulaient imposer leur hégémonie sur la France. Maurice Schumann présente Guillaume au Général. Les bayeusains découvrent l’homme du 18 juin 1940 qui rentre à Portsmouth après avoir reçu un accueil chaleureux et prononcé son premier discours en France libérée.

Michèle Mercader accueille le Général de Gaule à Bayeux le 7 juin 1944
Michèle Mercader accueille le Général de Gaule à Bayeux le 7 juin 1944 – Archives départementales du Calvados

Les résistants découvrent alors les véritables identités des personnes constituant leur réseau. L’imprimeur et libraire de la rue Saint Malo à Bayeux, chargé de l’impression de documents nécessaire à la résistance découvre que son voisin, Guillaume Mercader, est également Mercier, le chef de son réseau…

De la libération à la découverte de l’horreur

Guillaume Mercader rencontre le Général Koenig à Bayeux le 15 juin 1944
Guillaume Mercader rencontre le Général Koenig à Bayeux le 15 juin 1944 – Archives départementales du Calvados.

Guillaume est détaché le 15 juin par le général Koenig et rejoint l’OSS, le service de renseignement américain. Il intègre le 12e groupe d’armée du général Patton sous les ordres du colonel David Bruce. Guillaume réalise des missions d’infiltration et participe libération d’Avranches, Rennes, Vannes…

En août, il est présent pour la libération de Paris. Le 23 novembre il voit la libération de Strasbourg. Le 17 décembre il résiste à l’ultime contre-attaque allemande dans les Ardennes qui termine le siège de Bastogne. Début février 1945, la réduction de la poche de Colmar est l’un des théâtres d’opération à laquelle il prend part.

Tout au long de cette période, Guillaume est déplacé entre des unités américaines, françaises et anglaises. Le 14 avril 1945, il découvre les camps de concentration et d’extermination nazis en étant l’un des premiers officiers français à entrer dans Buchenwald. Les jours suivants, il arrive dans les camps de Dora, Dachau puis Linz. À la suite de cette vision d’horreur, le capitaine Mercader émet le souhait de rentrer et retrouve sa famille au printemps 1945. Loin de chez lui, il garde un peu de sa Normandie tout au long de son périple, grâce aux chars Sherman qui sont baptisés pour quatre d’entre eux de noms de villes de la région : Cherbourg, Lisieux, Rouen et Evreux.

Retour à une vie ordinaire

De retour dans la région où il a résisté pendant toute la durée de l’occupation, Guillaume laisse cette période de sa vie de côté. Il considère ces faits passés et ne ressent pas le besoin ni la nécessité de témoigner. Il reprend son commerce de cycles et développe d’autres affaires dans la région. Il devient notamment le directeur du journal local La Renaissance du Bessin.

Mercader conserve également son attrait pour les courses cyclistes et participe à la création de l’équipe de Normandie pour le compte des cycles LA PERLE. C’est aussi lui qui repère Jacques Anquetil qui devient l’un des plus grands coureurs cyclistes de l’histoire de 1953 à 1959.

Guillaume Mercader prend sa retraite en 1980. C’est tardivement qu’il ressent le besoin de témoigner, un devoir de mémoire pour que la jeune génération se souvienne. Il parcourt alors les établissements scolaires pour raconter son histoire.

Guillaume Mercader se souvient de ses activités dans la Résistance du Bessin
Guillaume Mercader se souvient de ses activités dans la Résistance du Bessin – Archives départementales du Calvados.

Il cumule de nombreuses médailles telles  que la croix de Guerre de 1939-1945 avec six citations, la croix du combattant, la médaille de la résistance avec rosette. Le chevalier de la légion d’honneur Guillaume Mercader s’éteint en 2008 à l’âge de 94 ans à Bayeux où il est inhumé.

Source :

Guillaume Mercader. (s. d.). Consulté 15 octobre 2023, à l’adresse https://archives.calvados.fr/page/guillaume-mercader

Références bibliographiques :

Ryan, C. (1959). Le jour le plus long : 6 juin 1944. Éditions Tallandier.

Wieviorka, O. (2017). Histoire du débarquement en Normandie. POINTS.

Illustration de couverture : Carte des plages du débarquement du 6 juin 1944 en Normandie provenant de l’office de tourisme Isigny-Ohama.

 

Noémie DURAND

Master 1 MAM

Mémoire sous la direction de Laurence Moulinier-Brogi

 


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
tessafillols (20 octobre 2023). Noémie Durand. GUILLAUME MERCADER : UN HÉROS LOCAL. Master Histoire de Nanterre. Consulté le 15 juillet 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/mzj2


7 réflexions sur « Noémie Durand. GUILLAUME MERCADER : UN HÉROS LOCAL »

  1. Texte très intéressant.
    Serait-il possible de pouvoir consulter le mémoire dans sa globalité ?
    Merci d’avance pour votre réponse.

    1. bonjour,

      je suis désolée je n’ai pas eu connaissance de votre message avant aujourd’hui
      Mon mémoire ne porte pas sur Guillaume mais nous pouvons échanger à son sujet avec plaisir

  2. Mon père Simeon Tiha connu Guillaume Mercader. Il était présent le 14 juin 1944 lors de la venue du Général de Gaulle, qui a signé le brassard tricolore de mon père. Le 7 juillet 44, en même temps que Olivier de Brainville, mon père a signé son engagement au BCRA en présence de Mercader et du capitaine Guattary, puis départ pour Sainte Marie du Mont pour rejoindre les agents de la mission Proust.
    Ensuite des le 8 septembre 44, engagement au service Action des services secrets français…

    1. bonjour,
      il serait tres intéressant que nous échangions si vous le souhaitez.
      vous pouvez me contacter par mail si vous le souhaitez.

      bonne soirée
      Noémie

      1. Je serai le 14 juin 2024 à Bayeux invité par le maire de Bayeux.
        Vous pouvez me joindre par mail TIHY.H2@gmail.com
        Le dossier militaire de mon père Siméon TIHY est disponible au service historique de la défense situé au chateau de Vincennes depuis 2019.
        Bien cordialement,
        Olivier TIHY

  3. Bravo pour votre récit concernant Guillaume Mercader qui mérite d’être honoré en ce 80ème anniversaire du Débarquement.
    Vous seriez aimable de prendre contact avec moi, dès que possible sur mon adresse internet.

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