Maës B., « Les historiens devant les récits modernes de miracles, de la fin du XIX^e siècle à nos jours », dans Revue d’histoire de l’Église de France. Un siècle d’histoire du christianisme en France, tome 86 (n°217), 2000, p. 459-467.

Cet article de la Revue d’histoire de l’Église de France s’inscrit dans un travail de synthèse général des évolutions de l’histoire du christianisme en France au XX^e siècle, et est inclue dans les Actes du colloque organisé par la Société d’histoire religieuse de la France, l’École nationale des chartes et le Centre de recherche historique sur les sociétés et les cultures de l’Ouest européens, tenu entre le 15 et le 17 septembre 1999. Les auteurs des différents articles ont pris soin de faire le bilan des avancées sur certains secteurs de l’histoire religieuse et de mettre en lumière les nouvelles orientations de la recherche. Comme le précise Marc Venard dans l’introduction générale de ces Actes, ces publications doivent rester ouvertes et constituer le point de départ de nouveaux apports et de nouvelles études. Ce colloque n’a d’autre but que d’encourager et de porter le renouveau historique en matière d’histoire religieuse.

Le travail de synthèse historiographique réalisé par Bruno Maës dans cet article constitue, à l’orée du XXI^esiècle, un point d’étape, un bilan de l’évolution des études sur les miracles, modernes dans le cas qui nous concerne, mais qui pourrait être facilement étendu aux miracles anciens et médiévaux. Confier un tel travail à Bruno Maës n’est pas anodin. Maître de conférence à l’université de Lorraine (Nancy) et spécialiste de l’histoire religieuse au cours de la période moderne, ses travaux scientifiques sur les sanctuaires et les lieux de pèlerinage français[1] mettent en avant ses apports dans le domaine des faits religieux.

Nous essaierons donc ici de saisir comment l’auteur a construit sa réflexion sur un nouvel objet d’histoire, qui a connu un véritable renouveau entre le XIX^e siècle et la fin du XX^e siècle. Nous chercherons à comprendre sa démarche et ses approches sur le sujet des miracles modernes. Un inventaire général des sources et des études spécialisées sur lesquelles il s’appuie est nécessaire afin de saisir la construction de sa démonstration et les conclusions qui en découlent.

La perspective historiographique suivie par Bruno Maës vise à montrer que les études sur les récits de miracles et plus généralement sur la littérature hagiographique sont reconsidérées depuis plusieurs décennies. Ces récits se débarrassent de la perception de jolies petites histoires, de contes pour enfants leur étant attachés pour devenir de véritables objets d’histoire. La construction de nouveaux recueils depuis plusieurs décennies s’inscrit dans cette démarche et permet aux chercheurs d’approfondir les études sur ce type de sources[2]. L’article met en avant le renouveau historiographique et de la connaissance du fait religieux sur les récits miraculeux, porté par différentes écoles historiques. La réflexion de Bruno Maës est constituée de trois grands axes principaux, structurant sa réflexion historiographique de manière chronologique. Un premier se concentre sur la période allant du XIX^e siècle jusqu’aux années 1950, constituant un moment de grande dépréciation de cette catégorie de sources. Un deuxième met en avant le renouvèlement inédit de l’histoire religieuse, sous l’impulsion notamment de l’apport des sciences humaines et sociales (anthropologie, sociologie…). Enfin, un dernier axe présente les travaux qualifiés de « marginaux », à travers les recherches de Jean de Viguerie. Cependant, il est important de constater que ces travaux restent secondaires, tant le renouveau sociologique et anthropologique a été considérable dans le domaine des miracles, à la fois médiévaux et modernes.

En effet, l’auteur ne manque pas de préciser que les travaux inédits portés sur les miracles modernes ont été impulsés par les spécialistes d’histoire médiévale, Pierre-André Sigal et André Vauchez en tête, auxquels nous pourrions ajouter quelques auteurs sur des aspects plus précis, Martin Heinzelmann sur l’hagiographie du haut Moyen Âge ou Robert-Henri Bautier sur l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire par exemple.

Bruno Maës montre que les études, à partir du renouveau des années 1960, se portent sur la sociologie religieuse, les analyses quantitatives puis sur une approche anthropologique et qualitative. Cette évolution ne saurait être linéaire et irréversible, l’anthropologie et le qualitatif prenant le pas sur la sociologie et le quantitatif. Nous devons considérer le renouveau anthropologique comme un nouvel apport et les études actuelles assimilent cet ensemble d’approches.

Par ailleurs, l’auteur considère l’ouvrage de Marc Bloch, Les rois thaumaturges[3], comme un germe de renouveau des études sur les miracles, auquel aucune suite n’est donnée pendant près de 40 ans. L’ouvrage de Marc Bloch ne constitue cependant pas une étude totalement inédite en ce domaine. Au XIX^e siècle, des recherches, certes assez marginales, ont porté sur l’étude du fait miraculeux à l’époque médiévale. Nous pouvons citer comme exemples les travaux d’Eugène de Certain[4] en 1858 et d’Alexandre Vidier[5], à sa suite, en 1898. Pour ces deux ouvrages, il est vrai que leurs réédition et publication eut lieu beaucoup plus tardivement, en 2019 pour le premier et en 1965 pour le second, montrant l’importance du renouveau du champ historique, mais nous constatons que l’intérêt des chercheurs n’était pas inexistant sur ces sujets, même au cours du XIX^e siècle rationaliste, lorsque les historiens regardaient parfois de haut les récits de miracles.

Il est important de saluer la qualité de la démarche de Bruno Maës, permettant de saisir l’évolution des études historiques sur les miracles modernes et montrant comment ces derniers sont devenus de véritables objets d’histoire. En reprenant l’expression de Gabriel Le Bras, « autant que les dieux, regardons leurs adorateurs[6] », notre auteur nous montre ici que les changements des études sur le miracle s’inscrivent dans une évolution plus large de l’histoire du christianisme. Les historiens rompent avec l’histoire traditionnelle, évènementielle et institutionnelle en revenant au sens du mot « Église » : un clergé et une communauté. On passe d’une histoire du christianisme élitaire à une approche collective des phénomènes. On voit fleurir des études sur le clergé rural, sur les chanoines des cathédrales avec des enquêtes sérielles. On passe du clergé vers le peuple chrétien lui-même. Sous l’influence du décloisonnement et du recours aux méthodes des sciences humaines et sociales, l’étude des faits religieux s’élargit. Les historiens sortent d’une approche confessante. Le regard se tourne vers les croyants à travers des analyses aux angles nouveaux sur des sources malaimées jusque-là : les recueils de Miracles, les Vies de saints, l’iconographie religieuse… On assiste à un décloisonnement chronologique, géographique et thématique et on cesse d’isoler les différentes thématiques, sociales, politiques, religieuses… Le contexte de sécularisation du XX^e siècle a favorisé cette démarche et les historiens ont porté leur intérêt sur la « religion populaire[7] », en en faisant un objet distinct, mais qui n’a pu se suffire en soi. Enfin, les sciences sociales ont permis de s’attacher à l’analyse de sources nouvelles, oubliées et de tirer le fruit de ces textes, leur richesse sur les aspects sociaux du temps étudié. Ainsi, Bruno Maës, à travers son étude sur les miracles modernes, nous permet de saisir par un exemple concret les grandes évolutions historiographiques au cours du XX^e siècle et le renouveau de l’étude sur l’histoire des religions et des faits religieux.

Au-delà de la démarche générale de l’auteur, il est intéressant de faire un inventaire des sources spécialisées sur lesquelles il construit sa réflexion. Sa perspective historiographique chronologique nous permet, à partir des notes de bas de page, d’apprécier l’évolution des recherches depuis le XIX^e siècle. Les membres du clergé sont les premiers à s’intéresser aux miracles modernes, dans une démarche confessante, qui vise donc à faire l’apologie de l’Église et du christianisme. En effet, la culture de l’histoire au sein de l’Église s’apprécie, à la fin du XIX^e siècle, chez les curés de paroisse, les Dominicains ou les Jésuites qui mènent des études historiques. Il est possible que la seule source pour un texte soit celle d’un de ces écrivains du XIX^e siècle. Les informations peuvent être intéressantes même s’il faut les prendre avec un certain recul. Leurs publications sont de riches sources d’information pour l’historien, qui doit en révéler les limites idéologiques et érudites[8]. Les ouvrages publiés dans les années 1860 par l’abbé Roger[9] et les frères Duployé[10] sont un exemple de la richesse de la recherche historique chez les clercs.

Il faut alors insérer ce mouvement dans son contexte, après une phase de critique de la religion, des Lumières et de la Révolution française. Ce mouvement, certes apologétique, permet l’émergence de travaux précieux sur certaines sources, qui restent des références encore aujourd’hui[11]. Enfin, ces travaux s’accompagnent de la création d’institutions qui travaillent directement sur les sources : l’École nationale des chartes (créé en 1821), le Comité des travaux historiques et scientifiques (créé en 1834) ou encore la Société d’histoire de France (créée en 1833).

Bruno Maës poursuit sa démonstration historiographique chronologique chez les scientifiques de la fin du XIX^eet du début du XX^e siècle, qu’il qualifie de rationalistes. Ces historiens positivistes se rapportent avant tout aux évènements et aux institutions. Ils se concentrent sur la « grande histoire[12] » de l’Église et ne laissent que peu de place aux travaux sur les croyants, les pratiques et les rites collectifs ou individuels. L’auteur fait attention de ne pas considérer ces approches positivistes comme exclusives, mais force est de constater que les quelques apports ponctuels, de Marc Bloch déjà cité ou encore d’Émile Durkheim[13], entre autres, ne permettent pas d’inverser cette tendance rationaliste. Si nous regrettons de ne pas trouver de référence à des ouvrages d’historiens du début du XX^e siècle traitant du sujet des miracles, c’est pour une raison simple, exposée brièvement par l’auteur. Les historiens ne s’intéressent pas à ce qui s’attache à la vie spirituelle, aux croyances, « aux données subjectives ». L’analyse scientifique par un historien de ces données, au début du XX^e siècle, aurait été interprétée comme une sorte « d’hérésie », les croyances et pratiques individuelles n’étant pas considérées comme des objets d’histoire. C’est pour cela qu’il faut chercher les approches sur les miracles dans d’autres domaines de la recherche, la médecine par exemple, par l’intermédiaire des miracles de guérison notamment.

Cette analyse historiographique vise à appuyer le renouveau des études sur les récits des miracles à partir des années 1960. Bruno Maës met en avant l’apport des sciences humaines et sociales et précise que le miracle est dorénavant considéré comme « un champ de l’anthropologie religieuse ». Il n’importe plus de s’attarder sur la réalité du fait miraculeux mais de partir de ce en quoi croyaient les fidèles à la période considérée, le miracle devenant un outil pour étudier les mentalités. L’auteur s’appuie alors sur de nombreuses études en ce domaine, réalisées par des historiens issus tant du milieu ecclésiastique[14], mettant en avant la justesse des études établies par les religieux eux-mêmes, qui ne sont plus uniquement apologétiques, que des milieux historiens[15]. Les étudiants eux-mêmes suivent cette évolution et participent alors aux murissements de ce nouvel objet d’histoire[16].  Bruno Maës met cependant en avant une certaine évolution dans les travaux de ces 50 dernières années. Selon lui, un processus de « délaissement » de la « sociographie des miraculés » aurait été favorisé par une nouvelle analyse qualitative des miracles, cherchant à étudier la construction des récits miraculeux et leur valeur apologétique. Comme précisé plus haut, ce processus, bien visible dans l’analyse de l’évolution des recherches, ne doit pas être surévalué. En effet, les études sociologiques, très nombreuses dans les années 1960 et 1970, ont constitué une sorte de fondation aux études qui ont suivies. Il ne faut pas voir l’affirmation du qualitatif par une invalidation du quantitatif mais plutôt comme une suite logique dans l’évolution des études sur les récits de miracle et dans l’examen et la recherche de l’ensemble des données que ces sources peuvent nous apporter.

Enfin, Bruno Maës laisse une place aux travaux « marginaux » existant sur ce sujet, à travers les recherches de Jean de Viguerie, classant les miracles dans une catégorie scientifique et non anthropologique[17]. Il est important de constater que certains chercheurs sont en dehors des courants historiographiques généraux. Cependant, ces auteurs ne sont pas toujours au fait des dernières évolutions de la recherche[18], leurs apports sont alors à distinguer des recherches historiques les plus récentes.

Ainsi, à travers l’analyse des sources et des études sur lesquelles s’appuie Bruno Maës pour étayer sa démonstration, nous saisissons pleinement les évolutions historiographiques sur le sujet des miracles modernes. Nous apprécions, dans l’évolution des notes de bas de page, son analyse chronologique et les différentes études qui ont portées sur ce sujet au cours des XIX^e et XX^e siècles. Il fait le bilan des précédentes études pour que les lecteurs comprennent comment les chercheurs en sont arrivés à faire des miracles un nouvel objet d’histoire, aux perspectives d’analyse sans cesse renouvelées. Même si nous déplorons l’absence de référence d’historiens « positivistes » sur le sujet, nous comprenons mieux les critiques contre le « positivisme » de ces dernières années, et leurs remises en cause[19]. Enfin, et pour compléter ce travail, il convient d’essayer de comprendre comment Bruno Maës mène sa démonstration et surtout d’analyser les conclusions qu’il apporte à son étude, en ajoutant celles que nous pourrions faire suite à l’examen de sa réflexion.

La construction de la démonstration de Bruno Maës est très intéressante, à plusieurs points de vue. Premièrement, il fait le bilan sur un domaine de recherche en particulier, les miracles modernes, et nous permet de saisir, en filigrane, les grandes évolutions de l’historiographie de l’histoire religieuse et des faits religieux. Ensuite, l’analyse de ses notes permet de donner des exemples concrets à sa démonstration et nous suivons donc les évolutions de la recherche entre le XIX^e et la fin du XX^e siècle. Nous constatons que l’ensemble des nouvelles recherches s’inscrit dans une certaine continuité suite au renouveau des années 1960 et que les acquis de cette « nouvelle histoire » sont assimilés par les historiens contemporains.

Cependant, en conclusion de l’analyse de sa démonstration, nous pourrions rétorquer que l’étude historiographique concernant les miracles modernes ne commence pas au XIX^e siècle, mais plutôt avec les travaux érudits de deux grandes entreprises du XVII^e siècle. Tout d’abord celle autour du père Bolland, les bollandistes, jésuites, à l’origine des acta sanctorum. Ce mouvement est lancé dans les années 1630, dans la perspective de répondre à la critique protestante du culte des saints, et vise à étudier l’historicité de ces personnages et par-delà celle des écrits hagiographiques, Vies et recueils de Miracles. Les bollandistes ont ainsi montré que l’hagiographie était un genre littéraire, nourri de techniques narratives et parfois de clichés, que nous devons prendre en compte lors de l’étude de ce type de source. Ensuite, nous pouvons également citer les travaux des mauristes, moines bénédictins de la congrégation de saint Maur, et parmi eux un grand savant, Dom Jean Mabillon, auteur d’un traité, De re diplomatica, portant sur la critique de l’authenticité des documents, toujours enseigné à l’École nationale des chartes, permettant de passer au crible certains documents et de publier des sources fiables pour l’historien. Pour ces mauristes, la critique est importante, même s’il s’avère qu’elle détecte des faux. Ces savants fondent les premiers pas de la méthode scientifique en histoire. Ainsi, ces recherches sur des sources hagiographiques montrent bien la fécondité des études érudites au sein même de l’Église. Elles débutèrent bien avant le XIX^e siècle et il est important de rappeler que les orientations de la recherche sur les miracles modernes au XIX^e siècle sont largement influencées par un contexte particulier, dans un mélange de retour de l’histoire confessante et, en réponse, d’affirmation des travaux de l’école positiviste.

Enfin, ce riche article historiographique sur les récits des miracles modernes amène à une réflexion plus large. Au-delà de l’époque moderne, un bilan général incluant l’ensemble des périodes académiques permettrait d’établir un état des lieux historiographique du miracle, à l’image des travaux rassemblés dans l’Histoire du christianisme[20]. Cette étude sur le miracle, sans borne chronologique, permettrait de faire le bilan sur la perception du fait miraculeux et, plus largement, sur les recherches hagiographiques.

Ainsi, la publication de Bruno Maës dans la Revue d’histoire de l’Église de France, dans le cadre des publications liées aux Actes de la rencontre scientifique Un siècle d’histoire du christianisme en France : bilan historiographique et perspectives, s’inscrit bien dans l’ambition d’établir un bilan d’un temps de production. Le champ de l’histoire religieuse a connu un véritable renouvèlement depuis la Deuxième Guerre mondiale. Il était nécessaire de faire le point sur l’état des recherches dans chaque domaine et Bruno Maës, dans son article, nous permet de saisir, par une progression chronologique, les évolutions historiographiques sur l’approche des récits des miracles modernes. Il inscrit ces recherches dans la continuité de celles réalisées par d’éminents médiévistes. Je regrette alors, au sein de ce numéro de revue, de ne pas trouver un état des lieux général sur les recherches hagiographiques, recouvrant l’ensemble des périodes académiques. Cependant, il est évident qu’un article ne saurait suffire à rendre pleine justice à ce champ de la recherche. Une étude complète nécessiterait des compétences complexes et variées, tant dans les différentes sciences humaines et sociales que sur les quatre grandes périodes académiques, et supposerait donc, plus que jamais, un travail collectif. En attendant, les historiens se saisissent, entre autres, de l’état des lieux historiographique de très grande qualité composé par René Aigrain[21], même s’il gagnerait à être actualisé avec les dernières perspectives historiennes.

Pierrick Prouheze
Master 1 EAD Histoire des civilisations anciennes et médiévales
Mémoire d’histoire médiévale sous la direction de Catherine Vincent.

[1] En complément de son investissement dans l’équipe du CNRS GDR 2513 SALVÉ, « Inventaire des sanctuaires et lieux de pèlerinage français » dirigée par Catherine Vincent, professeur d’histoire du Moyen Âge à l’Université de Paris X-Nanterre, nous pouvons citer deux de ses ouvrages majeurs :
Maës B., Le roi, la Vierge et la nation. Pèlerinages et identité nationale en France entre guerre de Cent Ans et Révolution, Paris, Publisud, 2002.
Maës B., Notre-Dame de Liesse. Une Vierge noire en Picardie, Langres, Éd. Dominique Guéniot, 2009.
[2] Bruno Maës met en avant dans son article, entre autres, les nombreuses analyses sérielles, dans les années 1970 et 1980, sous la direction de Jean Delumeau, et des analyses plus qualitatives de Nicole Obry et Catherine Tragan pour n’en citer que deux (p. 464).
[3] Bloch M., Les rois thaumaturges. Étude sur le caractère surnaturel attribué à la puissance royale particulièrement en France et en Angleterre, Paris, Armand Colin, 1961. Première publication, 1923.
[4] De Certain E., Les Miracles de saint Benoît écrits par Adrevald, Aimoin, André, Raoul Tortaire et Hugues de Sainte-Marie, moines de Fleury, Paris, 1858.
[5] Vidier A., L’historiographie à Saint-Benoît-sur-Loire et les Miracles de saint Benoît, Paris, Picard, 1965.
[6] Le Bras G., Études de sociologie religieuse, Paris, PUF, 1956.
[7] Cette notion est largement remise en question aujourd’hui. Le concept est critiqué car le terme « populaire » peut désigner beaucoup de choses et implique un certain cloisonnement entre le clergé et le peuple, qu’il est important de déconstruire.
[8] Gauvard C., Sirinelli J.-F., Dictionnaire de l’historien, Paris, PUF, 2015. Et notamment l’article « Histoire religieuse » de Catherine Vincent.
[9] Roger J., Histoire de Nicole de Vervins, d’après les historiens contemporains et témoins oculaires ou le triomphe du Saint Sacrement sur le démon à Laon en 1566, Paris, Nabu Press, 1863.
[10] Duployé E. et A., Notre-Dame de Liesse. Légendes et pèlerinage, Laon, Brissart-Binet, 1862.
[11] La patrologie de Migne est un des exemples de ces travaux érudits.<
[12] Gauvard C., Sirinelli J.-F., Dictionnaire … Et notamment l’article « Faits religieux » de Catherine Vincent.
[13] Durkheim É., Les Formes élémentaires de la vie religieuse : le système totémique en Australie, Paris, Félix Alcan, 1912.
[14] Platelle H., Les chrétiens face au miracle. Lille au XVII^e siècle, Paris, Cerf, 1968.
[15] Pierre-André Sigal et André Vauchez s’inscrivent dans ce processus de renouveau des études sur la sainteté et les miracles, à l’époque médiévale en ce qui les concerne. Nous nous attachons ici à citer qu’un livre par auteur, parmi ceux ayant renouvelé considérablement la recherche : Sigal P.-A., L’homme et le miracle dans la France médiévale (XI^e-XII^e siècle), Paris, Cerf, 1985 ; Vauchez A., La sainteté en Occident aux derniers siècles du Moyen Âge, d’après les procès de canonisation et les documents hagiographiques, thèse de l’École française de Rome, 1981.
[16] Je m’inscris moi-même dans cette démarche, à travers ma recherche sur la réédition des Miracles de saint Benoît : Davril A. (obs.), Dufour A., Labory G., Les miracles de saint Benoît, Paris, CNRS éditions, 2019.
[17] De Viguerie J., « Les miracles dans la France du XVII^e siècle », dans Dix-septième siècle, n°140, juillet-septembre, p. 313-331. Nous retiendrons ici qu’une des citations données par Bruno Maës : « La science expérimentale et la spiritualité s’accordent parfaitement entre elles. Le miracle est un fait scientifiquement prouvé ».
[18] Crochet B., Les saints guérisseurs en Champagne, thèse de doctorat en médecine, Faculté de médecine de Reims, 1989. Bruno Maës extrait une citation significative de cet ouvrage : « En fait ces guérisons « miraculeuses » dues aux saints guérisseurs sont plus du domaine de la légende et du folklore ». L’auteur sort ici de son domaine de spécialité, la médecine, et ne prend pas en compte les évolutions historiques dans le domaine de l’hagiographie.
[19] Sur ce sujet, voir l’article de Dominique Barthélémy : https://www.aphg.fr/Pourquoi-l-antipositivisme-A-propos-d-Historiographies#nb1
[20] Mayeur J.-M., Pietri C. et L., Vauchez A., Venard M. (dir.), Histoire du christianisme, Paris, Desclée, 2000. Publié en 14 volumes entre 1990 et 2000, suite au renouvellement de l’histoire du christianisme, avec 4 spécialistes de chacune des 4 périodes académiques : Charles et Luce Piétri (Antiquité chrétienne), André Vauchez (Moyen Âge et surtout après l’an mil), Marc Venard (époque moderne) et Jean-Marc Mayeur (spécialiste du XIX^e siècle).
[21] Aigrin R., Hagiographie, ses sources, ses méthodes, son histoire, Paris, Bloud et Gay, 1953, p. 291-388.

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