Dumoulin Xavier. Compte-rendu de lecture. Didier Motchane d’un siècle, l’autre : praxis d’un intellectuel organique et d’un bâtisseur de la République

La biographie politique de Didier Motchane résume cinquante années de recomposition de vie politique française : 1965-2017. Depuis celles qui accompagnent la reconstruction d’un nouveau parti socialiste prônant la rupture avec le capitalisme précédant sa conquête du pouvoir et jusqu’à celles de sa lente agonie à l’épreuve d’un néolibéralisme triomphant mais plus que jamais contesté. Il convient de  mettre en perspective les aspects saillants de la biographie d’un intellectuel paradoxalement méconnu des nouvelles générations. Son rayonnement  militant, idéologique et politique, point d’appui des confrontations majeures d’une période chargée d’enjeux précède son éloignement progressif du cœur d’une vie politique en cours d’américanisation accélérée!  L’exercice des fonctions publiques donne à voir l’autre visage de ce haut fonctionnaire et magistrat1  au service du bien commun.

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  1. Conseiller commercial et chef de bureau au ministère des affaires étrangères, plus tard conseiller à la Cour des comptes, puis membre du cabinet du ministre Jean-Pierre Chevènement avant de siéger à la tête de la commission de recours des réfugiés []

Sidal Sonmez. Le fait religieux dans la Turquie républicaine.

Rattaché au master « Langues et sociétés, Mondes arabes, musulman et hamito-sémitique » (LSMMH) de l’Université Aix-Marseille et organisé par le laboratoire IREMAM, le séminaire pluridisciplinaire de 2021-2022 intitulé « Thématique commun » a porté sur la question du « fait religieux dans le monde arabe, musulman et hamito-sémitique ». Sous la responsabilité de Saïd Belguidoum et de Myriam Laakili, l’enseignement a été dispensé aux étudiants de master 2 et aux auditeurs libres durant ce premier semestre, méditerranéenne des sciences de l’Homme (MMSH) d’Aix-en-Provence, les vendredis.

Photo d’illustration : Prière musulmane devant Sainte-Sophie. Sources : Radio France – Benjamin Illy

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Sylvio Cady. Compte-rendu de lecture : WACHTEL Nathan, Entre Moïse et Jésus.

Nathan Wachtel fait partie de ces auteurs dont les étudiants en histoire connaissent le nom pour l’avoir entendu tout au long de leurs années de licence. A condition d’avoir été attentif pendant les cours d’historiographie, chacun d’entre nous doit normalement être capable de parler de façon tout à fait convaincante de La vision des vaincus, quand bien même il n’aurait jamais eu le livre entre les mains. Publiée en 1971, cette œuvre cristallise certains des questionnements majeurs qui traversaient la discipline historique depuis les années 1950. Comment mettre à profit l’apport des sciences sociales, et particulièrement de l’anthropologie et de la sociologie, pour renouveler le questionnaire de la recherche historique ? Comment parvenir à faire entendre les voix des vaincus alors que l’écrasante majorité des sources est une production des vainqueurs ? Apportant des propositions nouvelles, l’ouvrage de Nathan Wachtel a fait école et est fréquemment cité comme un tournant de l’historiographie en langue française. Directeur d’études à l’EHESS à partir de 1976, Nathan Wachtel est nommé professeur au collège de France en 1992, où il occupe la chaire d’Histoire et anthropologie des sociétés méso- et sud-américaines.

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Julie Eifler-Bolander. Compte-rendu – Le Canada français devant la Francophonie mondiale, L’expérience du mouvement Richelieu pendant la deuxième moitié du XXe siècle, Serge Dupuis, Septentrion, 2017

Introduction et présentation de l’essai

En mai 2022, le projet de loi 96 a été adopté par l’Assemblée nationale du Québec : il apporte des modifications importantes à la Charte de la langue française, adoptée en 1977, avec des objectifs très clairs, tels que consacrer le français en tant que seule langue officielle et langue commune au Québec, et assurer l’exemplarité de l’État dans son utilisation. L’usage du français et son statut au Québec restent donc encore aujourd’hui des questions primordiales, quand bien même le Canada se définit comme bilingue et multiculturel depuis 1971, avec la politique de Pierre Elliott Trudeau et plus tard la loi sur le multiculturalisme canadien (1988). Continuer la lecture de Julie Eifler-Bolander. Compte-rendu – Le Canada français devant la Francophonie mondiale, L’expérience du mouvement Richelieu pendant la deuxième moitié du XXe siècle, Serge Dupuis, Septentrion, 2017

Jody CIEUTAT. Exposition “Momies: Corps préservés, corps éternels” du Muséum de Toulouse

L’exposition « Momies : Corps préservés, corps éternels » du Muséum de Toulouse propose une rétrospective des différentes techniques de momification développées par les sociétés humaines à travers les âges. Il s’agit également de s’intéresser aux phénomènes de momification naturelle dus aux conditions climatiques particulières de certaines régions du globe. Par ailleurs, l’exposition ne néglige pas les questionnements éthiques et juridiques liés à la conservation des corps des défunts et à leur étude. Continuer la lecture de Jody CIEUTAT. Exposition “Momies: Corps préservés, corps éternels” du Muséum de Toulouse

Miclo Cathie. Compte-rendu de lecture de l’article de G. Levi, « Les usages de la biographie », 1989.

Giovanni Levi est un historien moderniste travaillant dans les universités de Turin, Viterbe puis Venise. Il est l’un des pères de la micro-histoire, qui est pour la décrire le plus simplement possible, une branche de l’histoire sociale novatrice de la fin du XXème siècle. Elle vise à se concentrer sur l’individu et non sur l’étude des masses. Il y avait une volonté de se focaliser sur une histoire économique et sociale en opposition avec une habitude de tradition idéaliste. Un cercle d’historiens italiens se constitue autour du magazine Quaderni Storici, à la fin des années 1970, composé de Giovanni Levi, Edoardo Grendi, Carlo Poni et Carlos Ginzburg. Ce dernier fait, lui aussi, figure de référence en matière de micro-histoire1 . Ce mouvement se répand en Europe notamment avec Bernard Lepetit et Jacques Revel, historiens français qui développent une approche de recherche plus microscopique que macroscopique.

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  1. Carlos Ginzburg, Le Fromage et les vers, 1976. []

Zedia Bi Botty. Les limites des prérogatives légales et scripturales du Khalife

 

 

Introduction

L’Islam, religion abrahamique qui, selon la tradition aurait été révélée à Muhammad, qui s’appuie sur les dogmes du monothéisme absolu, prenant sa source dans le Coran qui évoque l’obéissance à Allah, au prophète et aux autorités détenant le pouvoir. Le Coran insiste fortement sur le devoir d’obéissance à Dieu et au prophète Mahomet, sans lequel il ne peut exister de foi et d’islam. C’est dans cette optique que le célèbre verset des “princes” (ayat al-Umarâ) trouve tout son sens : « Ô vous qui croyez ! Obéissez à Allah, au prophète et à ceux qui détiennent l’autorité » (C. 4,59). En d’autres termes ; les croyants et les croyantes doivent obéir à Allah et à son prophète, car celui qui désobéit à Allah et à son prophète et qui transgresse ses lois sera introduit dans le feu de “l’enfer”. Si l’obéissance à Dieu et au Prophète sont irrémédiablement liées, la soumission au souverain en tire toute sa légitimité. Cependant, l’observation de ce verset reste limitée.

Quelles limites pouvons-nous établir dans l’expression des prérogatives légales et scripturales du khalife ?

Dans notre travail nous montrerons les limites de ce verset d’une part au niveau de l’expression des prérogatives légales et au niveau des prérogatives scripturales du khalife d’autre part.

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