Illustration : première de couverture de l’édition de 2019 chez Flammarion, collection “champs”
Le Fromage et les vers fut publié en 1976 par Carlo Ginzburg en Italie, sous le titre Il Formaggio e i Verni : il cosmo di un mugnaio del ‘500 aux éditions Einaud i. L’édition étudiée ici est parue en 2019 dans la collection Champs chez Flammarion, augmentée d’un deuxième avant-propos de Ginzburg écrit en 2011 et d’une préface de Patrick Boucheron. Carlo Ginzburg est né à Turin pendant la deuxième guerre mondiale, d’un père intellectuel antifasciste et résistant, Leone Ginzburg, tué par l’occupant allemand pendant la guerre pour son engagement. Sa mère, Natalia Ginzburg est une romancière célèbre, elle a gagné le prix Strega (équivalent italien du Goncourt) en 1963 pour Les Mots de la Tribu. Le jeune Ginzburg est influencé par les milieux antifascistes que fréquentaient ses parents. Benedetto Croce l’a inspiré par exemple, mais « à travers » les écrits de prison de Gramsci, autre figure très importante. C’est d’ailleurs en reprenant l’expression de Gramsci que l’auteur dit, dans l’avant-propos de l’ouvrage qui nous intéresse, s’intéresser aux traces d’une « culture des classes subalternes » médiévale.
La biographie politique de Didier Motchane résume cinquante années de recomposition de vie politique française : 1965-2017. Depuis celles quiaccompagnent la reconstruction d’un nouveau parti socialiste prônant la rupture avec le capitalisme précédant sa conquête du pouvoir et jusqu’à celles de sa lente agonie à l’épreuve d’un néolibéralisme triomphant mais plus que jamais contesté. Il convient de mettre en perspective les aspects saillants de la biographie d’un intellectuel paradoxalement méconnu des nouvelles générations. Son rayonnement militant, idéologique et politique, point d’appui des confrontations majeures d’une période chargée d’enjeux précède son éloignement progressif du cœur d’une vie politique en cours d’américanisation accélérée! L’exercice des fonctions publiques donne à voir l’autre visage de ce haut fonctionnaire et magistrat1 au service du bien commun.
Conseiller commercial et chef de bureau au ministère des affaires étrangères, plus tard conseiller à la Cour des comptes, puis membre du cabinet du ministre Jean-Pierre Chevènement avant de siéger à la tête de la commission de recours des réfugiés [↩]
Carnet du master histoire de l’université Paris Nanterre
